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 Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Julien PIERRON, 34 ans, médecin généraliste. Ancien thésard sous la direction du Dr JV de Monléon sur les données socio-familiales de l’adoption internationale en France (à partir des 800 premiers dossiers de la Consultation Adoption du Dr de Monleon) Adopté d’origine coréenne. Membre des associations La voix des adoptés et Racines Coréennes Défenseur d’une approche « généraliste » de l’adoption et des questions autour de l’adoption (dans la droite lignée de mon ancien directeur de thèse et ami) : sur les plans socio-culturel, anthropologique, historique, médical, psychologique etc.

Qu'est ce que l'adoption pour vous?
Tout le monde a son idée sur l’adoption. Malheureusement, l’adoption est souvent réduite à des clichés et des idées reçues, et la filiation adoptive est un phénomène mal compris et mal assimilé par notre société, où la prégnance des liens biologiques, des liens du sang est ancré dans les mentalités. On entend souvent parler des classiques « vrais » parents, « parents de sang »… Les histoires d’adoption sont systématiquement corrélées à des histoires d’abandons, d’orphelins… Mais est-ce le reflet de la réalité ? L’adoption est pour moi une expérience personnelle particulière, mais surtout générale : je ne fais pas de mon cas personnel une généralité, et m’intéresse à l’adoption de manière « généraliste » (Cf supra). Il est important de ne pas résumer l’adoption à des clichés ou à un seul aspect ; une approche « généraliste », pluridisciplinaire permettrait de faire de l’adoption un mode de filiation naturellement admise par le plus grand nombre, au même plan que la filiation biologique (ce qu’elle est légalement depuis les Lois Veil de 1966, mais pas encore dans la plupart des mentalités gallo-françaises). Cette approche pluridisciplinaire doit pouvoir s’appuyer sur des spécialistes de l’adoption : l’adoption n’est pas une maladie, mais requiert une connaissance spécifique, qui doit être du domaine de spécialistes de l’adoption, sous tous ses aspects.

Qu'attendez-vous de la Journée Elisabeth Rousseau ?
C’est formidable de pouvoir aborder l’adoption avec des personnes spécialisées issues de divers domaines pour faire évoluer la connaissance générale de l’adoption, ou plutôt des adoptions. Je pense qu’une approche pluridisciplinaire permet justement de mieux prendre en charge ensuite les cas particuliers, et non l’inverse. Merci à vous et à Jean-Vital de permettre cette interactivité grâce à cette journée Elisabeth Rousseau.

Une Journée Nationale de l'Adoption... pour quoi faire, selon vous ?
Prendre date annuellement pour faire un état des lieux et avoir un suivi évolutif pluridisciplinaire de l’adoption en France me semble une excellente initiative.